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LES ROMANESQUES

De Edmond Rostand | Comédie en 3 actes, à partir de 11 ans. Durée : 1h30. Création : février 2022.

Les 800 Litres de paille > Mise en scène 

Avec : Frida GALLOT-LAVALLÉE > Sylvette + Blaise le jardinier

Lucas ROGLER > Percinet

Jean-Malik AMARA > Pasquinot, père de Sylvette 
Valentin CLERC > Bergamin, père de Percinet 
TOU.TE.S LES COMÉDIEN.NE.S > Straforel 
LE PUBLIC > Les témoins, les notaires et les torches 
UN MUR > personnage muet

Anouk AUDART et Aristide BORDET > Régisseuse / régisseur de tournée 
Elise NIVAULT > Constructrice décor
Pauline HERVOUET > Conception et réalisation costumes 
Lucas CLERC > Montage vidéo

Synopsis

<< Un mur qui sépare deux jardins et le public. Un garçon et une fille fans de Roméo et Juliette. Deux pères veufs aux plans douteux. Un kidnappeur professionnel qui sort de nulle part...  >>

Des rimes accessibles et modernes

Pourquoi cette pièce? Non seulement parce qu'elle alterne entre comique au tragique sans prévenir, mais aussi et surtout parce qu'elle nous est apparue unanimement comme une pièce ultra accessible. Le vers de Rostand est limpide et ludique, c'est une sorte de poésie palpable du quotidien où la précision du détail vient parler à nos intimités. Deux jeunes adolescent.e.s se racontent des histoires, rêvent ensemble d’aventures et d’amour éternel, jusqu’à ce que la désillusion ne leur brûle les ailes. Mais le rêve, malgré tout, reste ce trampoline qui permet l'ambition. Sans fantasme, il n'y a pas de risques. Avec le fantasme, il y a les merveilleuses surprises de la vie.


Un ou plusieurs autre(s) mot(s) à ajouter peut-être? Oui, merci. Figure à cinq visages, Straforel est le personnage « metteur en scène » de la pièce dans la pièce qui sera interprété par chaque membre de l'équipe artistique. Chacun et chacune est une part de Straforel car chacun et chacune est un moteur dont la pièce a besoin pour initier et servir l’action. De plus, cela fait écho à notre processus de création qui se veut, entre les membres de la compagnie, « horizontal et collectif. » Enfin, Straforel est accompagné de ses sbires, les Staff-Orel, hommes et femme à tout faire, techniciens et technicienne du spectacle qui constituent le pont précieux de la réalité vers la fiction... ou l’inverse ? 

Puisqu’il est question de faire tomber les murs, nous allons exploser le quatrième. 

Pourquoi cette mise en scène? « La scène est séparée en deux par un vieux mur [...] ; à gauche, un coin du parc de Bergamin ; à droite, un coin de parc de Pasquinot.» Dans chaque jardin, faisant face au mur, le public. Car ce mur, c’est aussi une contrainte que nous avons décidé d'utiliser en l’imposant aussi au public et, par là, mettre ce-dernier dans la position de celui qui ne peut voir que ce que les personnages lui offrent. Au-delà d’un spectacle, c’est une véritable expérience qui est ici proposée, où la frustration de ne pas connaître l’autre côté du mur est mue par l’envie de le faire tomber, renforçant davantage une immersion du public dans la fiction. Enfin, le public est également présent sur le troisième côté, permettant ainsi un autre point de vue, plus omniscient où chaque place vit son spectacle.


Nous instaurons cette fois-ci un dispositif trifrontal que le public ne découvre que lorsque le mur tombe au début de l’acte deuxième. Ne faisant plus face au mur mais aux ‘‘voisin.e.s-spectateur.ice.s’’, le rapport à l’espace se bouleverse pour laisser place à une vision plus profonde, dégagée de toutes contraintes, où chacun et chacune est mis à nue du bloc d’en face, qui l’observe (voire le toise?) à la manière de ce que vont désormais vivre les personnages dans la suite de l'histoire.

Acte I, Scène 5.

<< PASQUINOT, bas à Bergamin.

Dis donc, demande-lui ce que ça va coûter.

BERGAMIN

Pour un enlèvement, que prenez-vous, cher maître ?

STRAFOREL

Cela dépend, monsieur, de ce qu’on veut y mettre. On fait l’enlèvement un peu dans tous les prix. Mais, dans le cas présent, et si j’ai bien compris, Il ne faut pas compter du tout. À votre place, J’en prendrais un, monsieur, là, – de première classe !

BERGAMIN, ébloui.

Ah ! vous avez plusieurs classes ?

STRAFOREL

Évidemment !

Songez que nous avons, monsieur, l’enlèvement

Avec deux hommes noirs, l’enlèvement vulgaire,

En fiacre, – celui-là ne se demande guère,

– L’enlèvement de nuit, l’enlèvement de jour,

L’enlèvement pompeux, en carrosse de cour,

Avec laquais poudrés et frisés – les perruques

Se payent en dehors, – avec muets, eunuques,

Ninjas, sbires, brigands, mousquetaires, au choix !

L’enlèvement en poste, avec deux chevaux, trois,

Quatre, cinq, – on augmente ad libitum le nombre,

– L’enlèvement discret, en berline, – un peu sombre,

– L’enlèvement plaisant, qui se fait dans un sac,

Romantique, en bateau, – mais il faudrait un lac !

– Vénitien, en gondole, – il faudrait la lagune !

– L’enlèvement avec ou sans le clair de lune,

– Les clairs de lune, étant recherchés, sont plus chers !

– L’enlèvement sinistre aux lueurs des éclairs,

Avec appels de pied, combat, bruit de ferraille,

Chapeaux à larges bords, manteaux couleur muraille,

L’enlèvement brutal, l’enlèvement poli,

L’enlèvement avec des torches – très joli !

– L’enlèvement masqué qu’on appelle classique,

L’enlèvement galant qui se fait en musique,

L’enlèvement en chaise à porteurs, le plus gai,

Le plus nouveau, monsieur, et le plus distingué ! >>

 

Intégralité du texte consultable et téléchargeable à ce lien https://libretheatre.fr/wp-content/uploads/2018/01/lesromanesques_rostand_LT.pdf

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