
la germe
Nous sommes en 2017 et nous voilà tous les trois autour d'un café à Besançon : Valentin Clerc, Jonathan Deléglise et Lucas Rogler de nouveau réunis. Et dans cette même cité bisontine, qui avait vu naître notre amitié cinq années auparavant, nous décidons de prolonger nos joyeuses retrouvailles mais cette fois-là en retournant au plateau. L'idée : poursuivre un travail avorté sur une pièce de Molière et ainsi, quelques mois plus tard, nous voilà à répéter dans un foyer rural situé à Baubigny, village bourguignon dans lequel a grandi Valentin. Et c'est en mettant dans une camionnette huit sacs poubelles de cent litres remplis de paille devant constituer la scénographie de notre première pièce que Lucas trouva le nom que vous connaissez désormais.
Une désacralisation du théâtre
Ce que nous cherchons à travers tous nos spectacles, c'est faire de notre art une matière palpable et accessible à tous et toutes en dépoussiérant l'image qu'on peut se faire du Théâtre. L’excitante ambition de notre premier spectacle (Le Mariage forcé, de Molière) s’est révélée être celle qui guide toute notre recherche artistique : une horizontalité et une absence de limite scène-salle où tout le monde est au même niveau. Cette absence de quatrième mur provoque ainsi une temporalité identique au public et aux interprètes. Et tout cela dans le but d'amener à une "désacralisation du théâtre", de faire vivre le moment du spectacle comme un endroit où on va joyeusement se faire surprendre, attraper, bousculer ou bien tout simplement retrouver les gens de son village à qui on n'aurait jamais vraiment parlé (entre autres). En bref, ce qui nous anime, c'est pouvoir donner ce sentiment au public d'appartenir à quelque chose qui en train de se passer collectivement, autour de lui, avec lui et avec les autres ; comme une bonne grosse fête, finalement.